lundi 3 avril 2017

Le Brexit ravive la discorde entre l'Espagne et le Royaume-Uni sur Gibraltar

L'ouverture prochaine des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne a ravivé les tensions entre Londres et Madrid autour de l'avenir de Gibraltar, sous souveraineté britannique.


Londres demeure "ferme" dans ses engagements à l'égard de Gibraltar. La Première ministre Theresa May a promis dimanche 3 avril d’œuvrer afin que cette enclave britannique située à la pointe sud de l'Espagne obtienne le meilleur résultat possible lors des négociations sur le Brexit, dimanche.

Le débat sur ce Rocher a ressurgi vendredi, après la présentation du projet d'"orientations de négociation" de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) par le président du Conseil européen Donald Tusk. Ce document stipule que l'Espagne devra donner son feu vert pour qu'un accord sur le Brexit puisse s'appliquer à ce territoire britannique, qui compte quelque 33 000 habitants, .

L'Espagne a cédé Gibraltar à la Grande-Bretagne en 1713 et ce territoire est devenu une cause de tensions récurrentes entre Madrid et Londres.

Theresa May a réaffirmé que la Grande-Bretagne ne conclurait "jamais d'accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée", lors d'un entretien téléphonique avec le gouverneur de l'enclave, Fabian Picardo, a indiqué Downing Street.

Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a lui assuré que "Gibraltar n'est pas à vendre", dans un entretien avec le Sunday Telegraph. "Gibraltar n'est pas à vendre. Gibraltar ne peut pas se marchander. Gibraltar ne sera pas soldé", a-t-il insisté.

Madrid regrette l'absence de flegme britannique

Lord Michael Howard, un ancien chef du Parti conservateur britannique (2003-2005) a comparé dimanche le contentieux sur Gibraltar à la guerre remportée en 1982 par le Royaume-Uni sur l'Argentine après que celle-ci avait occupé l'archipel britannique des Malouines (Falklands) dans le sud de l'Atlantique.

"Cela fait 35 ans cette semaine, une autre Première ministre a envoyé une force expéditionnaire à l'autre bout du monde pour défendre la liberté d'un autre petit groupe de Britanniques contre un autre pays hispanophone", a déclaré Lord Howard à la chaine de télévision Sky News. "Je suis absolument sûr que la Première ministre actuelle montrera la même détermination à se tenir au côté du peuple de Gibraltar".

Madrid n’a pas tardé à lui répondre. "Le gouvernement espagnol est un peu surpris du ton qui a été adopté au Royaume-Uni, un pays connu pour son flegme. Sur ce sujet le traditionnel flegme britannique brille par son absence", a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis lors d'un colloque à Madrid.

En 2002, les habitants de Gibraltar, avaient rejeté par référendum une proposition de partager la souveraineté avec l'Espagne.

Avec AFP et Reuters

france24

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