lundi 8 avril 2013

L'ex-Premier ministre Margaret Thatcher est décédée


L'ex-Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, est décédée lundi à Londres des suites d'une attaque, a annoncé son porte-parole. Âgée de 87 ans, celle qui était surnommée la "Dame de fer" a dirigé le gouvernement de 1979 à 1990.


Née le 13 octobre 1925 à Grantham (centre de l'Angleterre), la "Dame de Fer" s’est éteinte, lundi 8 avril, à l'âge de 87 ans, à Londres, à la suite d'un accident vasculaire-cérébral. L'ancienne Premier ministre britannique Margaret Thatcher est, à ce jour, la première et la dernière femme à avoir dirigé le gouvernement britannique, établissant au passage un record de longévité en restant en poste au 10 Downing Street de 1979 à 1990.

Cette ancienne avocate, fille d’un épicier méthodiste, aura laissé une marque indélébile dans l’histoire du Royaume-Uni. Aussi honni qu’idolâtré, le "thatchérisme" était fondé sur des principes avec lesquels elle ne transigea pas, tels que le conservatisme social, le libéralisme économique et l’idée du prestige de son pays et a contribué à profondément transformer la société et l’économie britanniques.

Député à 34 ans, Premier ministre à 54 ans

En 1959, Margaret Thatcher entre à l’âge de 34 ans à la Chambre des Communes comme députée conservatrice de Finchley (nord de Londres), avant d’occuper le poste de ministre de l'Éducation entre 1970 et 1974. À la tête des Tories à partir de 1975, elle remporte quatre ans plus tard les législatives face à des travaillistes usés et devient Premier ministre. Son but est d'enrayer le déclin industriel du Royaume-Uni, de juguler l'inflation et de réduire le rôle de l'État.

Pour relancer une économie moribonde, elle privatise à tout-va des monopoles d'État déficitaires, fait baisser les impôts et s’attaque aux dépenses publiques tout en muselant les syndicats, traditionnellement influents. En 1984, les mineurs cessent le travail. Ils tiendront un an. Margaret Thatcher, elle, ne cédera pas face à ceux qu’elle qualifie "d’ennemis de l'intérieur".

Ses détracteurs retiennent que son exercice du pouvoir a eu des effets secondaires dévastateurs : creusement des inégalités, envolée du chômage qui dépasse la barre des trois millions de personnes, émeutes à répétition et services publics négligés. En 1981, un sondage fait d'elle le Premier ministre britannique le plus impopulaire de tous les temps. Mais, six ans plus tard, elle remportera ses troisièmes élections générales d'affilée avec une confortable majorité.

Sur le plan international, en pleine Guerre froide, Margaret Thatcher ancre fermement la Grande-Bretagne dans le camp occidental proaméricain. Intime du président Ronald Reagan, elle tient aussi son rôle dans la fin de la Guerre froide. Au moment de la construction de l’Union européenne, "porteuse de tous les problèmes", elle pèse de tout son poids pour freiner l'intégration économique et monétaire du continent. Enfin, elle n’hésite pas à faire la guerre, en 1982, après l’invasion par les Argentins du petit archipel des Malouines, dans l'Atlantique Sud, ce qui lui vaut une réélection triomphale l'année suivante, à la faveur d'un regain de ferveur nationaliste.

"Honneurs militaires"

Contestée au sein même de son parti, elle démissionne les larmes aux yeux en novembre 1990. "Nous quittons Downing Street pour la dernière fois après onze années et demi merveilleuses et nous sommes très heureux de laisser le Royaume-Uni dans un état bien bien meilleur que lorsque nous sommes arrivés", déclare-t-elle ce jour-là.

Selon sa fille Carol, qui a publié des mémoires en feuilleton dans la presse durant l'été 2008, Margaret Thatcher souffrait de troubles mentaux depuis 2001. L'année suivante, ses médecins lui avaient conseillé de ne plus prendre la parole en public. Le décès de son époux Denis, en 2003, avait constitué pour elle une épreuve particulièrement difficile. Hospitalisée lors des fêtes de fin d'année 2012, elle avait subi une opération d'une tumeur à la vessie et était depuis en convalescence.

Le chef du gouvernement britannique David Cameron, qui a regretté la perte d’un "grand dirigeant, un grand Premier ministre et une grande Britannique", a écourté lundi sa visite en Espagne et en France pour rentrer à Londres à la suite de l’annonce de son décès. Avec le consentement de la reine Elizabeth II, qui s’est dite "triste d'apprendre la mort de la baronne Thatcher", la "Dame de Fer" aura une cérémonie de funérailles avec les "honneurs militaires", à la cathédrale Saint-Paul de Londres.

Source: france24

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