vendredi 29 mars 2013

Michelle Bachelet se porte officiellement candidate à la présidence du Chili


L'ancienne présidente chilienne, Michelle Bachelet, s'est officiellement déclarée candidate mercredi pour briguer la présidence du pays, en novembre 2013. Très populaire, l'élue socialiste fait figure de favorite.


Michelle Bachelet a mis mercredi un terme au suspens. La première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, se présente à nouveau comme candidate à la présidentielle chilienne de novembre 2013, pour laquelle elle apparaît déjà comme la grande favorite.

"Je suis prête à assumer ce défi, j'ai pris la décision d'être candidate", a déclaré l'ex-présidente devant une centaine de personnes dans le quartier populaire d'El Bosque, dans le sud de Santiago, où elle a passé une partie de son enfance. Mme Bachelet était arrivée au Chili dans la matinée, en provenance de New York.

"Une femme à la présidence !"

L'ancien médecin s'est donné comme priorité de "vaincre l'inégalité au Chili". "Qui aurait pensé [...] que le Chili élise une femme à la présidence !", s'était-elle exclamée face à une foule immense et émue, le jour de son investiture en 2006.

Persécutée et torturée par la junte militaire, Mme Bachelet, 61 ans, médecin de formation, a été la première femme chilienne à accéder à la présidence de son pays. Elle n'avait pu immédiatement se représenter, la Constitution chilienne interdisant d'exercer deux mandats consécutifs.

Directrice exécutive de l'ONU Femmes depuis sa création en septembre 2010, elle a démissionné de ses fonctions le 16 mars dernier, indiquant simplement vouloir rentrer au Chili. À des milliers de kilomètres de New York, ses compatriotes chiliens n'ont cessé durant ces trois années de guetter la moindre occasion de son retour au pays.

Mercredi matin, son arrivée à l'aéroport de Santiago du Chili a été très médiatisée et l'annonce de sa candidature n'a surpris personne même si elle avait choisi de rester muette sur ses intentions politiques durant sa mission onusienne.

"Mère de tous les Chiliens"

Cette fille d'un général mort en détention sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) a gagné au cours de sa présidence le surnom de "mère de tous les Chiliens" grâce à son sens du contact informel et spontané avec la population.

Rompant avec le style figé de la classe politique traditionnelle, cette mère célibataire de trois enfants s'est notamment fortement engagée en faveur de l'amélioration des droits des femmes dans un pays machiste et conservateur, où l'avortement, même thérapeutique, est interdit et le divorce n'a été légalisé qu'en 2004.

Surfant en outre sur une conjoncture économique exceptionnelle, dopée par la hausse des cours du cuivre, "l'or rouge" du pays, Mme Bachelet s'est retirée du pouvoir en mars 2010 avec un taux de popularité de 84 %. Les dernières semaines de son mandat avaient néanmoins été assombries par le terrible séisme du 27 février, suivi d'un tsunami dévastateur, qui a fait plus de 500 morts.

Née le 29 septembre 1951 à Santiago, elle a passé son enfance à sillonner le Chili au gré des mutations de son père, pilote dans l'armée. En 1970, elle entame des études de médecine et entre aux Jeunesses socialistes.

Le 11 septembre 1973, date du coup d'État d'Augusto Pinochet, son père promu général d'aviation, très proche du président Salvador Allende, est arrêté et mourra six mois plus tard en prison, torturé par ses pairs.

Michelle Bachelet poursuit ses études tout en aidant secrètement des personnes persécutées par le régime militaire. Mais le 10 janvier 1975, elle est arrêtée avec sa mère par les services secrets et conduite dans un centre de torture, Villa Grimaldi. Libérées fin janvier, mère et fille s'exilent en Australie puis en Allemagne de l'Est où Michelle Bachelet poursuit ses études.

Dès 1979, elle est de retour au Chili où elle obtient en 1982 son diplôme de chirurgien et se spécialise en pédiatrie et santé publique.

Après la transition démocratique de 1990, Mme Bachelet s'engage à fond comme médecin du service public. Parallèlement, elle étudie la stratégie militaire à Santiago et la défense continentale à Washington. Elle est nommée ministre de la Santé, chargée d'une grande réforme du secteur, en 2000.

En 2002, elle devient la première femme ministre de la Défense d'Amérique latine et, lors du 30e anniversaire du coup d'État au Chili, elle plaide pour une réconciliation entre civils et militaires. C'est le début d'une popularité qui ne s'est plus démentie depuis.

Source: France24

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